Lait de jument. Le pari de Laura et Olivier

Lait de jument, la traite a commencé chez Laura et Olivier Le Télégramme

 

La Jumenterie de Cornouaille, à Briec (sud-Finistère), a lancé sa production de lait de jument fin août. Cette exploitation, l’une des rares en Bretagne sur ce créneau, propose du lait surgelé bio, et prochainement des crèmes et savons cosmétiques.

Ronan Larvor Le Télégramme Publié le 01 octobre 2018 à 17h00

 

Les rayons ne sont pas encore remplis dans la boutique de bois clair. La Jumenterie de Cornouaille, à Briec-de-l’Odet (sud-Finistère), présente en ce mois de septembre du lait à consommer surgelé en petits packs, ou lyophilisé en sachets de poudre. Manquent les cosmétiques, crèmes et savons, qui ne vont pas tarder. Pour Laura Salaün et Olivier Briand, le plus dur est fait, trois ans après que le projet a germé. Ils ont inauguré cet été une des rares activités dédiées au lait de jument en Bretagne.

 

Cet après-midi de septembre, les 12 juments et leurs poulains profitent d’une herbe encore verte malgré la sécheresse qui pointe. « Nous avons rentré assez de foin pour l’hiver », se rassure Olivier. Le couple fait la visite de l’exploitation du Penity. Les parents d’Olivier ont pris leur retraite, mais ils avaient préparé la conversion des terres en bio dès 2016. Aujourd’hui aux manettes, le couple a adapté les bâtiments qui pourront aussi accueillir des visiteurs et des clients.

Lait de jument, la traite a commencé chez Laura et Olivier Le Télégramme

 

« Nous avons pris du retard dans nos travaux d’aménagement de l’exploitation (salle de traite, laboratoire, boutique), et certains outils – notamment pour la lyophilisation du lait – sont arrivés récemment » commente Laura. Les chevaux, des traits bretons, étaient eux au rendez-vous. 11 poulains sont nés au printemps dernier. Les montes ont été faites en liberté par un étalon. Les juments donnent du lait uniquement si leur poulain est là. Les premiers temps, celui-ci le consomme avant que les éleveurs prennent leur part.

La traite est un moment particulier

« Nous avons commencé la traite en juillet, dit Laura. Nous utilisons un pot trayeur que nous déplaçons sous chaque jument, comme cela se fait par exemple pour les chèvres ». Le rendement ? Laura a un sourire mitigé. « Deux litres maximum par jument par jour et souvent moins. La traite est un moment particulier. Les juments nous connaissent, mais il faut que cela se fasse dans le calme. Un simple bruit inattendu peut interrompre l’opération ». La production s’arrêtera en octobre-novembre avec le sevrage des poulains. Les femelles resteront sur place pour augmenter le cheptel et les mâles sont revendus. Le cycle reprendra chaque année.

Un lait diététique

Le lait de jument est un produit fragile. Laura et Olivier surgèlent immédiatement la production après son conditionnement. À boire, il fera vite des adeptes. Rien à voir avec le lait de vache : le lait de jument est plus fluide, plus sucré, avec une touche végétale, très agréable et léger en bouche. Il a surtout des qualités nutritionnelles reconnues, tout en affichant un faible taux de matière grasse. La Jumenterie de Cornouaille commercialise ses produits sous le nom de Dimezell, dans les magasins bio, pharmacies, sur le net et en direct à la boutique du Penity.

 

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