À Briec, ils se lancent dans le lait de jument

Laura Salaün et Olivier Briand, éleveurs de chevaux de trait bretons à Briec. OUEST-FRANCE

 

Laura et Olivier ont lancé, il y a un an, la Jumenterie de Cornouaille, où ils élèvent des chevaux de trait bretons. Ils font partie des huit jeunes agriculteurs subventionnés par l’agglomération.

Ouest-France Flora CHAUVEAU Publié le 17/12/2018 à 16h45

À Pénity, la salle de traite et les stabulations de la ferme familiale ont bien changé. Des hennissements ont remplacé le meuglement des vaches. Là, sur une confortable litière de paille, vivent 12 juments trait breton. Des bêtes massives à la robe brune et au caractère tantôt timide tantôt facétieux. Laura Salaün et Olivier Briand ont lancé il y a quasiment un an, en janvier 2018, la Jumenterie de Cornouaille. Ils y produisent, transforment et vendent du lait de jument, dans une ferme située sur la vieille route de Briec, à deux pas de Quimper (Finistère).

Foin à volonté dans la jumenterie de Pénity. OUEST-FRANCE

 

Laura et Olivier font partie des huit jeunes agriculteurs qui ont reçu une subvention de 4 000 € de l’agglomération Quimper Bretagne occidentale. Un chèque qui va leur permettre de développer leur gamme de cosmétiques fabriqués à partir du lait de jument. Car c’est bien dans un marché de niche que s’est lancé le couple : « Le lait de jument, ce n’est pas celui qu’on va boire au petit-déjeuner avec des céréales ! explique Laura. C’est un lait recommandé pour ses vertus thérapeutiques. C’est un lait très digeste, il est plein de vitamine C et d’oligoéléments. » Les juments, en pic de lactation peuvent en produire la même quantité que les vaches : 20 à 30 litres par jour. Mais contrairement aux vaches, si on lui retire son petit, elle se tarit. Il faut donc en laisser suffisamment pour le petit. La quantité prélevée chaque jour ne dépasse donc pas les 4 litres.

Le lait de jument, ses nombreuses vertus thérapeutiques, son aspect et son goût très peu gras. OUEST-FRANCE

 

Pour être conservé, le lait est lyophilisé dans le labo installé dans la ferme. Il est ensuite vendu sur place ou par Internet. Pour atteindre leur modèle économique, les deux éleveurs nourrissent leurs juments à l’herbe, au foin, à l’orge et à l’avoine cultivés sur les 40 ha que compte la ferme familiale. Quant aux poulains, ils sont vendus.

C’est donc un nouveau départ, pour Laura et Olivier : il y a peu, elle était gestionnaire en assurances et lui ambulancier. Ni l’un ni l’autre ne connaissait bien les chevaux, mais c’est vers la race menacée du cheval breton qu’ils se sont tournés pour leur retour à la terre.

 

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